Le livre de l’éternité

Mohammad Iqbal, Le livre de l’éternité, traduction de Eva Meyerovitch et Dr Mohammad Mokri, Albin Michel, 1962, p 29-30

Texte

« Es-tu vivant, es-tu mort, ou agonisant ?
Il te faut demander le témoignage de trois témoins.
Le premier témoin, c’est ta propre conscience ;
Regarde-toi donc à ta propre lumière.
Le second témoin, c’est la conscience d’autrui ;
Regarde-toi donc à la lumière d’autrui.
Le troisième témoin est la conscience de l’Essence de Dieu ;
Regarde-toi donc à la lumière de Dieu.
Si tu demeures sans trouble en face de cette lumière,
Considère-toi aussi vivant et éternel que Lui !
Arriver à sa propre dignité, c’est cela l’existence ;
Voir l’Essence divine sans voiles, c’est cela la vie. »
(…)
« Nul ne peut rester sans trouble en sa présence ;
Celui qui le peut, en vérité, est d’or pur.
Ne perds pas une parcelle de la lumière que tu détiens,
Saisis fermement le nœud de ton être.
Il est plus beau d’augmenter son propre éclat,
Et d’en éprouver la splendeur à la lumière du soleil !
Sculpte de nouveau ta forme ancienne,
Examine-toi toi-même, crée un être vivant.
Seul un être ainsi « vivant » est digne de louange, sinon le feu de l’existence n’est que de la fumée. »