Bonjour et bienvenue à tous,
Issue d’une famille athée, enfant de l’école républicaine et laïque, la spiritualité n’a longtemps fait partie ni de mon vocabulaire ni de mon champ de représentation. Lorsque je venais par hasard à entendre ce mot, je l’assimilais complètement à la religion que j’avais appris à considérer comme un archaïsme.
C’est la psychologie qui a été ma première porte vers l’intériorité. Mes études ainsi que mon propre travail d’introspection m’ont conduite à déterrer les grandes questions existentielles avec lesquelles je pense que nous avons tous, en tant qu’être humains, un rendez-vous essentiel : Qui suis-je ? Qu’est-ce que la mort ? Quel est le (ou les) sens de la vie ? etc., et je me suis mise en quête des différentes propositions de sens susceptibles de m’éclairer.
J’ai alors découvert avec émerveillement les trésors d’enseignement que recèlent chaque tradition de sagesse en leur coeur : la philosophie antique, l’hindouisme, le taoïsme, le judaïsme, le christianisme, l’islam… et j’ai déploré que dans notre culture moderne rien d’assez satisfaisant encore nous permette d’hériter librement de ces trésors.
Parallèlement, mon métier de psychologue clinicienne m’a conduit à réaliser combien bon nombre de nos souffrances ont à voir avec l’état d’infirmité spirituelle auquel nous vouent les conditions de la vie moderne. J’appelle état d’infirmité spirituelle l’incapacité à développer certaines dimensions profondes de notre être sans lesquelles nous ne pouvons nous réaliser pleinement. J’ai développé cette analyse dans mon premier livre paru en avril 2023 aux éditions Gallimard : Être soi, une quête essentielle au service du monde.
J’espère donc qu’au sein du Sésame nous découvrirons et cultiverons ensemble – membres, visiteurs, amis – les possibilités d’épanouissement de « ce qu’en l’homme passe infiniment l’homme » (Blaise Pascal, Pensées) et qui le conduit à se dépasser infiniment.
La plupart des personnes qui consultent un psychologue ressentent une insatisfaction profonde, alors même qu’elles pourraient avoir toutes les raisons d’être heureuses selon les critères du bonheur standard : loisirs, divertissements, vie sociale, etc. La somme de tous ces acquis n’est pourtant pas égale au bonheur. Il leur manque l’essentiel.
Dans notre monde contemporain, tout est tourné vers l’avoir ou le paraître. C’est l’inflation des besoins matériels au détriment des aspirations spirituelles, et dès lors, même si notre moi se porte bien, on peut souffrir d’un mal-être que notre système économique, en bon prédateur, sait tourner à son profit. Le besoin d’être soi est donc devenu un de ses appâts publicitaires favoris : “soyez qui vous êtes”, “devenez le meilleur de vous-mêmes”, “osez vivre votre vie ».
A travers ce premier essai lumineux, la jeune psychologue Inès Weber nous met pourtant en garde. Quel “être soi” authentique mérite d’être visé ? Comment ne pas tomber dans un narcissisme généralisé et comment se chercher au-delà de ce que la société nous conditionne à être ? Bien des sagesses et philosophies anciennes nous invitent précisément à chercher en nous ce qui nous dépasse. L’auteur ouvre des pistes de résistance aux aliénations et montre le chemin d’une quête intérieure aussi exaltante qu’exigeante.
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